La décision de la levée du moratoire sur l'exécution de la peine de mort en République démocratique du Congo fait encore et toujours débat.

Si de nombreuses structures de défense des droits de l’homme et autres personnalités s’y sont clairement opposés, le gouvernement la défend.

A en croire le porte-parole du gouvernement de la RDC, cette décision a été prise pour arrêter le fléau de tueries par un exemple pédagogique : « Nous voulons arrêter des morts des congolais que nous comptons par millions », a expliqué le ministre Patrick Muyaya lors d’un briefing de presse le mardi 19 mars dernier.

« On comprend ceux qui réagissent mais nous savons tous qui est le plus grand tueur dans l’Est, on ne le cite pas, on pense au contraire continuer à travailler avec lui. Tout ça relève de l’injustice mais nous, nous prenons des mesures en interne pour répondre à cette situation », a ajouté le ministre de la Communication et des Médias assurant qu’il y aura un processus d’encadrement particulier.

Parmi les détracteurs de cette décision figure le cardinal Fridolin Ambongo qui avance que rétablir la peine de mort « c’est remettre l’arme la plus redoutable à un malade déclaré pour instaurer la terreur, en coupant des têtes des gens. »

Il affirme que l’Eglise catholique s’oppose à la peine de mort.

Dans la foulée, le Canada, le Royaume-Uni, la Norvège ainsi que la Suisse ont marqué clairement, dans un communiqué conjoint, leur opposition à la peine de mort en toutes circonstances : « Nous estimons que l'application de la peine de mort porte atteinte à la dignité humaine, qu'il n'existe aucune preuve concluante de sa valeur dissuasive et que toute erreur judiciaire entraînant son application est irréversible et irréparable », indique leur communiqué.

Malgré cette pression, Kinshasa semble bien décidé à rétablir la peine de mort dans le pays, et les personnes accusées récemment par l’armée congolaise « d’avoir trahi la République en collaborant avec le M23 », pourraient être les premiers à en faire les frais.