L’enquête "Rwanda Classified", coordonnée par le collectif Forbidden Stories et consacrée « à la face sombre du régime rwandais, dirigé d'une main de fer par Paul Kagame depuis 24 ans », a été publiée cette semaine.
Cette enquête, à laquelle plusieurs médias du Monde entier dont le journal français Le Monde ont contribué, met en lumière l'autre visage d'un pays souvent présenté comme le "Singapour de l'Afrique", un modèle de développement.
Un État, en réalité, totalement verrouillé par le Front patriotique rwandais, parti quasi-unique, et surtout par son chef, Paul Kagame, élu à la présidence pour la première fois en 2000 et certainement reconduit le 15 juillet prochain, à l'issue d'une élection jouée d'avance.
Un quatrième mandat et peut-être même un cinquième, dans la foulée, qui pourraient maintenir Paul Kagame au pouvoir jusqu'en 2034.
L'enquête de Forbidden Stories a été déclenchée par la mort du journaliste rwandais John Williams Ntwali, décédé à Kigali en janvier 2023 après qu'une voiture a percuté son moto-taxi – un accident a priori banal, mais qui comporte beaucoup de zones d'ombre.
John Williams Ntwali était connu pour ses enquêtes jugées dérangeantes pour le pouvoir.
Les journalistes qui ont enquêté sur sa mort ont rencontré certains de ses proches et de ses confrères, qui affirment qu'il se disait constamment suivi et menacé – certaines menaces indiquant qu'il se ferait "rouler dessus", un jour, "quand [il serait] à moto".
Le quotidien belge Le Soir, qui a aussi participé à cette enquête, révèle la nature multiforme de la répression contre la diaspora rwandaise, "de l'espionnage classique, avec des agents sous couverture, à l'espionnage électronique, via le logiciel Pegasus, en passant par des actions coups-de-poing contre des manifestants par des 'gros bras' proches de l'ambassade, comme lors de la visite de Paul Kagame à Bruxelles, en 2018, et même des projets d'assassinats ciblés".
Une enquête saluée par le Gouvernement congolais qui se réjouit que cette dernière apporte « des révélations sur la guerre en RDC et le système répressif entretenu par le régime rwandais contre les journalistes et les opposants ; et qui réduit au silence toutes les voix discordantes. »
Sur X, le Porte-parole du Gouvernement de la RDC, Patrick Muyaya affirme que l’enquête Rwanda Classified dévoile tout sur la machine criminelle de Kagame.
#RDC : Priver les familles des militaires de faire le deuil de leurs enfants morts en RDC pour une guerre de pillage.
— Patrick Muyaya (@PatrickMuyaya) May 28, 2024
Même en parler est synonyme d’un crime d’état.
Révélations sur la guerre en #RDC et le système répressif entretenu par le régime rwandais contre les journalistes… https://t.co/LQiJAmdyi8
3 Commentaires
TSONGO KASEREKA - 01/06/2024 09:42 - Répondre
Le gouvernement congolais ne doit pas se réjouir pour une enquête pareil. Congo Kinshasa doit plutôt prendre ses responsabilités et nous épargner des massacres de chaque jour ici à l'Est
Joseph Seven - 01/06/2024 22:13 - Répondre
En tout cas
Joseph Seven - 30/05/2024 11:55 - Répondre
🤔🤔🤔