Le président béninois Patrice Talon est apparu le dimanche 7 décembre au soir à la télévision nationale pour confirmer l'échec d'un coup d'État : « Je voudrais vous rassurer que la situation est totalement sous contrôle et vous inviter par conséquent à vaquer sereinement à vos occupations dès ce soir même », a-t-il déclaré ajoutant que « cette forfaiture ne restera pas impunie. »
« Un groupuscule de soldats qui, sous prétexte de revendications fallacieuses, a entrepris une mutinerie à l'effet de s'attaquer aux institutions de la République et de déstabiliser notre nation en remettant ainsi en cause l'ordre démocratique », a dénoncé le président Patrice Talon, au pouvoir depuis 2016 et qui avait clairement signifié qu'il ne se représentera pas à la présidentielle de 2026 conformément à la constitution du Bénin.
« Le devoir républicain m'impose, en ma qualité de président de la République, chef suprême des Armées et garant de la stabilité du pays, de prendre les mesures appropriées pour faire échec à l'œuvre des aventuriers désireux de nous faire retourner dans un passé de triste mémoire. (...) J'ai donc, en coordination avec le commandement des forces de défense et de sécurité, engagé les actions nécessaires au maintien de la paix en vue de garantir la sécurité et la quiétude de tous », a-t-il poursuivi.
#Benin 🇧🇯 : "La situation est totalement sous contrôle", a affirmé le président #PatriceTalon dimanche soir à la télévision nationale, après une tentative de coup d'État dans la matinée, que les autorités ont déclaré avoir déjouée.
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) December 8, 2025
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Un soutien militaire de la Cédéao
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) a annoncé, dimanche soir, déployer des soldats au Bénin après la tentative de putsch déjouée par les autorités plus tôt dans la journée.
Dans un communiqué, l'organisme régional dit avoir « ordonné le déploiement immédiat d'éléments de la Force en attente », des troupes venant du Nigeria, de Sierra Leone, de Côte d'Ivoire et du Ghana, afin de soutenir « le gouvernement et l'armée républicaine du Bénin » et « préserver l'ordre constitutionnel. »
La présidence du Nigeria a confirmé avoir mené des frappes aériennes à Cotonou et déployé des troupes au sol, à la demande de son voisin béninois, pour notamment « sauvegarder l'ordre constitutionnel » et contrer une tentative de putsch.
Dans un communiqué, la présidence indique que le chef de l'État nigérian, Bola Tinubu, a ordonné que des avions de combat entrent dans l'espace aérien béninois pour aider « à déloger les putschistes de la télévision nationale et d'un camp militaire où ils s'étaient regroupés », ainsi que le déploiement de troupes au sol « désormais au Bénin ».De son côté, l'Union africaine a condamné « fermement et sans équivoque » la tentative de coup d'État contre le président Patrice Talon et a appelé les militaires à rentrer dans leurs casernes.
Earlier today, on my orders, the Nigerian armed forces stood gallantly as a defender and protector of constitutional order in the Republic of Benin on the invitation of the government.
— Bola Ahmed Tinubu (@officialABAT) December 7, 2025
Our armed forces acted within the ambit of the ECOWAS @ecowas_cedeao Protocol on Democracy…
Dans la foulée, plusieurs sources militaires ont confirmé que le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Abou Issa, et le colonel Gomina Faizou, chef de la garde nationale, ont été libérés par l'armée, dans la nuit du 7 au 8 décembre 2025, vers 2h.
Ils étaient retenus par les mutins depuis le déclenchement de la tentative de coup d'État dans la matinée du dimanche.