Par Jean-Claude Mutombo

La récente visite d’un président israélien en République démocratique du Congo (RDC), a été qualifiée d’historique par Félix Tshisekedi. 

Si cet événement protocolaire paraît extraordinaire selon l’entendement du président congolais, il suscite dans l’opinion un mélange de sentiments et d’interrogations.

Et invite surtout à une réflexion plus profonde sur la nature du régime en place, sa capacité à définir une vision politique claire, et son positionnement sur la scène internationale.

Loin d’être anodine, il révèle les failles structurelles d’un pouvoir en apparence chantre du nationalisme et souverainisme mais en réalité près à tout pour s’offrir aux étrangers afin de garantir sa survie et sa pérennisation.

Une diplomatie amnésique et anhistorique

Sur la scène internationale, la RDC apparaît comme un acteur sans ligne géostratégique claire.

Cette absence de cap est particulièrement visible dans la gestion des dossiers sensibles, comme celui de la Palestine.

Alors que le Congo a une histoire riche de lutte contre le colonialisme, l’apartheid et l’impérialisme, le pouvoir actuel semble déconnecté de cet héritage fondamental.

Le soutien affiché à Israël, notamment lors de la visite du président israélien, démontre aussi une diplomatie congolaise sans ancrage culturel ni historique, incapable de défendre avec conviction des causes justes et de s’inscrire dans une tradition de résistance aux oppressions.

Et paradoxalement pris au piège de ses propres contradictions : entre ses dénonciations de « l’occupation Rwandaise » d’une partie de son territoire à l’Est du pays et son soutien à la politique d’oppression et d’occupation israélienne en Palestine ; sous une gouvernance d’extrême droite et raciste.

L’Afrique du Sud et le Brésil : des modèles de cohérence politique et morale

L’exemple de l’Afrique du Sud, fidèle au testament politique de Nelson Mandela, rappelle que la liberté des peuples est indivisible.

Pretoria a porté la cause palestinienne jusqu’à la Cour pénale internationale, obtenant un mandat d’arrêt contre les dirigeants israéliens pour crimes de guerre.

De son côté, le Brésil de Lula a démontré une solidarité concrète en accueillant des réfugiés palestiniens et en soutenant juridiquement l’action sud-africaine.

Ces nations prouvent qu’il est possible d’allier souveraineté, justice et cohérence diplomatique, trois piliers aujourd’hui absents dans la diplomatie congolaise.

Un pouvoir sans doctrine ni vision claire

Le régime Tshisekedi se caractérise par une faiblesse intellectuelle manifeste.

Il est dépourvu d’un socle idéologique solide, d’une doctrine politique cohérente, d’une stratégie diplomatique et économique clairement définie.

Cette carence se traduit par une gouvernance erratique, où les décisions semblent davantage motivées par des intérêts personnels et une quête effrénée de consolider le pouvoir que par une vision holistique dans l’intérêt du pays.

Par Jean-Claude Mutombo