Par Claudel Lubaya
Lorsque, dans la conduite des affaires publiques, les capteurs du principal responsable sont défaillants, le pouvoir se manifeste par des discours incohérents, contradictoires et déconnectés de la réalité.
Cette confusion n’est pas anodine : elle trahit un vide de lucidité, un déficit d’écoute et une incapacité à assumer les responsabilités inhérentes à la charge suprême.
A force d’osciller entre promesses reniées, engagements non tenus, déclarations changeantes et postures populistes, le Président de la République finit par exposer sa bipolarité.
Deux figures cohabitent en lui : Félix Tshisekedi, chef de l’État censé incarner la rationalité et la responsabilité institutionnelle, et “Fatshi Béton”, un personnage de mise en scène permanente, davantage préoccupé par l’effet d’annonce que par l’action publique.
Exprimer deux positions contradictoires sur un même sujet ne relève pas d’un simple trou de mémoire, mais d’un mépris assumé pour l’intelligence collective.
Faut-il y voir l’effet secondaire de l’opprobre consécutive à la violation du serment de Genève, ou simplement l’habitude bien ancrée de dire aujourd’hui le contraire d’hier, sans jamais en assumer les conséquences ?
A défaut de retenir l’attention des psychologues, les déclarations contradictoires répétées du Président de la République finissent par inquiéter au point d’interpeller les institutions elles-mêmes, désormais confrontées à la nécessité de l’aider à s’extraire de l’enfermement intellectuel et des dérives discursives qui fragilisent et l’action et la parole publiques.
La RDC se retrouve ainsi, comme par malheur, dirigée par un homme prolixe dans les mots mais pauvre en résultats, prompt à désigner des boucs émissaires pour dissimuler ses propres échecs, et incapable de distinguer la communication politique de l’exercice sérieux et rigoureux du pouvoir.
Cette confusion endémique discrédite complètement sa parole, affaiblit l’État, brouille la lisibilité de l’action publique et achève de détruire la maigre confiance possible.
Par Claudel Lubaya