La Rumba congolaise a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis décembre 2021.

Cette nouvelle a reçu un accueil favorable dans les deux pays à savoir la République Démocratique du Congo et la République du Congo qui sont les berceaux de la Rumba.

Le 30 janvier 2021, le Président Félix Tshisekedi a nommé Gandhi Djuna et Dadju Djuna Nsungula ambassadeur de la Rumba Congolaise.

Certains artistes comme Bill Clinton ont applaudi cette décision.

D’autres par contre, comme Le Karmapa, estiment que les deux frères Djuna ne font pas de la Rumba.

Ce qui n’est pas faux. Les deux artistes jouent deux genres de musique éloignés de la Rumba congolaise.

Ils soutiennent aussi que la République Démocratique du Congo devrait être représentée par des ambassadeurs de nationalité congolaise.

Pour eux le Prince Dadju serait français par sa naissance sur le sol congolais pendant que son grand frère, Gims Djuna quémanderait sans succès depuis quelques années la nationalité française.

Pour cela, il aurait soutenu qu’il se sentait plus français que congolais et qu’à lui seul il représente la musique française en dehors de la France.

Dès lors, on peut se demander les raisons qui ont poussé la Présidence de la République à jeter son dévolu sur les deux frères.

La polémique autour des malversations financières présumées à l’encontre des artistes en charge de gérer les funérailles du Général Défao a-t-elle influencé la position du président ?

Les ambassadeurs ont-ils été choisis parce qu’ils sont les fils biologiques du chanteur Djuna Djanana qui a accompagné pendant des décennies Papa Wemba, le Roi de la Rumba congolaise ?

Ont-ils été choisis parce qu’ils sont de la diaspora comme les personnes influentes qui entourent le Président de la République ?

On ne peut que spéculer sur les raisons qui ont poussé les services de la présidence à jeter leur dévolu sur les frères Djuna.

Quoi qu’il en soit, les arguments relatifs à la nationalité de deux frères relancent les débats sur la pertinence et l’opportunité de garder dans la constitution congolaise et dans nos lois le principe de l’unicité et de l’exclusivité de la nationalité congolaise.

La décision étant prise, il faut avancer

Ce n’est un secret pour personne que les frères Djuna sont très célèbres en Afrique et dans le Monde. Ils interagissent avec de nombreux artistes et politiques à travers le monde. Par conséquent, les deux ambassadeurs de la Rumba sont en mesure de mobiliser les ressources financières et humaines nécessaires à la réalisation des projets qu’ils ont présentés au Président de la République. Par ailleurs, ils sont parmi les rares musiciens originaires de la RDC qui peuvent se targuer de vivre de leur art et non pas de la mendicité institutionnalisée à travers les mabanga.

Par conséquent, ils disposent des moyens suffisants qu’ils peuvent investir dans des projets en faveur des artistes congolais.

D’ores et déjà, les frères Djuna ont promis d’ériger à Lubumbashi et à Kinshasa des studios ultra modernes.

Ils se sont aussi engagés à organiser des festivals en République Démocratique du Congo.

A cet égard, deux propositions devraient être prises en compte : la première serait de capitaliser sur la date du décès de Papa Wemba, le roi de la Rumba, pour organiser ces festivals.

Cette date ayant été déclarée « Journée africaine de la musique », il serait intéressant que les frères Djuna aident à inaugurer sa célébration en organisant un festival de la musique qui pourrait être lancé ou clôturé le 24 avril 2022.

En effet, la RDCongo porte le déshonneur de n’avoir jamais pu organiser une seule journée Africaine de la Musique sur son territoire pour commémorer l’artiste qui a sorti la Rumba du Ghetto congolais et lui a véritablement donné une dimension internationale.

La seconde proposition, serait d’appuyer la délocalisation du Festival Amani. Celui-ci devrait pouvoir se tenir non pas à Goma qui a l’avantage et le désavantage d’être très éloigné des sites des hostilités, mais dans la ville de Butembo, en territoire de Lubero. Butembo offre l’avantage d’être à quelques dizaines de kilomètres de Beni. Ce qui écarte le risque d’attaques terroriste tout en offrant la possibilité, d’une part, d’apporter un soutien psychologique aux victimes des actes terroristes perpétrés par les ADF/NALU et, d’autre part, de sensibiliser les populations qui vivent à proximité du territoire de Beni sur les avantages de l’état de siège et sur le soutien que les militaires congolais attendent d’eux.

Une autre activité que les frères Djuna pourraient intégrer dans leur projet serait la construction d’une salle de spectacle moderne et ayant une forte capacité d’accueil.

En effet, la RDC manque cruellement d’une salle de spectacle. Show Buzz est petit. La Grande Halle du Centre culturel français, malgré son nom, ne peut pas accueillir 10,000 spectateurs.

Les deux ambassadeurs peuvent-ils inclure dans leur projet la conduite d’un plaidoyer pour doter Kinshasa d’une vraie salle de spectacle ?

Dans tous les cas, les attentes sont grandes.

Elles exigent que les artistes congolais laissent de côté cette polémique sur la nationalité et accompagnent Dadju et Gims Djuna dans la réalisation des projets qu’ils envisagent pour donner encore plus de visibilité à la Rumba congolaise.

Par Bugandwa Zigabe Innocent




Samuel ABIBA

Samuel ABIBA - 01/02/2022 21:24 - Répondre 

Bon idée mais je le demande pourquoi ils ont laissé Youssoupha, au-moins lui il est visible, dans la musique de la région, récemment en festival Amani... () Son album avec des mix congolaise de la belle époque