La signature le samedi 19 juillet dernier à Doha d’une déclaration de principes entre le gouvernement congolais et le M23 sous la médiation du Qatar, devant conduire à un accord de paix global a été salué unanimement et présentée comme une étape importante vers une issue pacifique à la crise en cours en RDC.

Mais l’interprétation de ce texte par l’une et l’autre partie, pour ce qui est notamment de la disposition portant sur la restauration de l’autorité de l’Etat laisse craindre le non aboutissement de ce processus ou même la non effectivité d’un éventuel accord de paix qui doit être signé avant sa signature le 17 août 2025.

D’un côté, le porte-parole du gouvernement congolais, le Ministre Patrick Muyaya, a expliqué que la conséquence logique de la restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national exige le retrait des troupes rebelles des zones occupées suivi du déploiement de institutions légales dont les FARDC, la PNC, la justice, et l’administration publique : « On ne peut pas confier la sécurité de nos populations à des forces rebelles, ni même à la MONUSCO », a-t-il déclaré sur TOP Congo FM signifiant que cela rentre également dans le cadre du CONOPS contenu dans l'accord de Paix de Washington entre la RDC et le Rwanda qu'il continue de présenter comme « père du M23. »

De l’autre, le M23 a affirmé qu’il représente l’Etat dans les zones qu’il occupe tout comme le régime de Kinshasa dans la partie sous son contrôle : « Lors du dialogue entre nous et le régime de Kinshasa, nous verrons de quelle manière nous allons restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national puisque dans notre zone, il y a une véritable autorité de l’Etat », a expliqué sur Kivu Morning Post le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka qui a même affirmé que c’est bien le mouvement rebelle qui aura la charge de restaurer l’autorité de l’Etat dans le reste du pays où le régime de Tshisekedi peine à l’imposer.

Il a également réitéré que nulle part dans cette déclaration de principes, il n'est mentionné un quelconque retrait du M23 des zones sous son contrôle.

Il faut dire que cette sortie révèle les tensions persistantes entre le gouvernement congolais et le M23 qui, malgré les efforts diplomatiques pour une issue pacifique à la crise, peinent à s’accorder s’accusant mutuellement de faire montre de mauvaise foi avec l’idée de réactiver l’option militaire.

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Joseph Seven

Joseph Seven - 21/07/2025 11:16 - Répondre 

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