
Dans une déclaration rendue publique ce jeudi 7 août 2025, le Collectif des Médias en ligne de la République démocratique du Congo (CMLC) a exprimé sa profonde indignation face à l’arrestation jugée arbitraire de Glody Ndaya Muananzila, journaliste et directrice générale du média en ligne EventsRDC.
Cette arrestation est intervenue à la suite d’une plainte du docteur Vincent Lokonga, en réaction à un article publié par le média, mais que la journaliste « n’a ni écrit ni signé. »
Le Collectif affirme que Glody Ndaya a été interpelée sans ménagement lors d’un rendez-vous d’affaires convoqué par le plaignant, avec la complicité de la police judiciaire.
Elle a passé une première nuit en garde à vue au commissariat provincial de la police nationale congolaise à Kinshasa, avant d’être transférée au parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe, puis à la prison centrale de Makala sans qu’aucune convocation ne lui ait été adressée au préalable.
Cette interpellation, selon le Collectif, « viole la législation congolaise en matière de liberté de la presse, notamment l’Ordonnance-loi n°23/009 du 13 mars 2023 » : « L’article 104 de ce texte garantit à toute personne mise en cause dans un article le droit de faire publier une réponse ou une rectification, sans frais », explique le Collectif qui estime que le plaignant aurait dû faire usage de cette voie légale au lieu de recourir à des mécanismes de répression, en complicité avec certaines autorités judiciaires.
Dans sa déclaration, le CMLC s’indigne aussi du silence des structures censées défendre la presse, notamment le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), l’Association des Médias en ligne (MILRDC) et l’ONG Journaliste en Danger (JED), accusées d’inaction face à une situation grave qui menace la liberté d’informer.
Face à ce qu’il qualifie de dérive autoritaire, le Collectif exige la libération immédiate et sans condition de Glody Ndaya Muananzila, et appelle à une mobilisation générale de l’ensemble des professionnels des médias pour barrer la route aux intimidations récurrentes contre la presse en RDC.
« La liberté d’informer le vaste public congolais ne se négocie pas comme un sac de manioc au marché de la Liberté. Elle s’arrache. Aujourd’hui, c’est Glody Ndaya. Et demain ? », conclut le Collectif des Médias en ligne de la République démocratique du Congo.
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