Ce jour-là, 23 mai comme aujourd'hui, mais en 2001, la commission d'enquête sur l'assassinat du président Laurent Désiré Kabila rend ses conclusions : "L'assassinat de Kabila n'est pas un acte isolé. Il fait partie d'un coup d'Etat préparé. L'Ouganda, le Rwanda et le RCD-Goma ont travaillé ensemble".

Pour rappel, cette commission avait été mise en place par le Président Joseph Kabila le 16 février 2001, à l'initiative de l'Angola, du Zimbabwe et de la Namibie, alliés militaires de Kinshasa.

Sa présidence fut confiée à Luhonge Kabinda Ngoy (Procureur Général de la République à cette époque).

La commission travailla pendant environ 4 mois, avant de rendre ses conclusions ce 23 mai 2001.

Mais la commission n'apporta pratiquement pas une nouvelle information en dehors de celles qui avaient déjà été données par la rumeur.

Bien plus, elle n’avait pas répondu à la question capitale de savoir qui avait intérêt et qui avait profité de la mort du Président Laurent-Désiré Kabila, ce qui était inexplicable pour un travail qui aura duré près de 4 mois et aura coûté de l’argent au contribuable congolais.

Le rapport de la commission d’enquête resta ambigu sur des questions fondamentales comme la date et le lieu de la mort du Laurent-Désiré Kabila, se contentant d'attester que Kabila était mort de 3 balles dont "une, au niveau de la tempe", et une autre qui lui avait "traversé le cœur".

Ensuite, la commission d'enquête souscrivait à la thèse gouvernementale selon laquelle l’ancien Président était mort 2 jours après l’attentat (càd le 18 janvier).

Mais plus tard le Gouvernement se retracta et le 16 janvier fut considéré comme la véritable date de l'assassinat.

Par ailleurs, la commission confirma que l’assassin présumé de l’ancien chef de l’État, le soldat Rachidi Mizele, avait été tué immédiatement après son forfait, mais qu'elle se réservait de citer le nom de la personne qui avait tué Rachidi et à qui profitait la disparition de ce dernier.

Alors que, selon la commission, Rachidi avait été tué juste après son forfait, probablement dans l’enceinte du palais présidentiel, il était étonnant que l’arme du crime n’ait pas pu être retrouvée au moment où la commission présentait ses conclusions.

La commission affirma en outre que les citoyens libanais sommairement exécutés à la suite de l’assassinat du Président Kabila avaient "participé au complot" et que leur élimination entrait dans la volonté des assassins de faire disparaître les traces.

La commission se retrancha derrière le principe de la présomption d’innocence pour ne pas citer les noms des personnes impliquées dans l’assassinat de Kabila.

En même temps, elle ne s’empêcha de citer les noms de Bizima KarahaAdolphe Onosumba, Joseph Mudumbi, Azarias Ruberwa, membres du mouvement rebelle Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD).

La commission cita également, comme ayant fait partie du complot, les pays qui soutenaient la rébellion, notamment l’Ouganda et le Rwanda.

Enfin, la commission estima que la charge de tirer au clair cette affaire revenait à la justice congolaise, manquant ainsi de justifier sa raison d’être et les pouvoirs immenses qu’elle avait eu d’interpeller et d’incarcérer une centaine de suspects.

 

Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd