Ce jour-là, 27 août comme aujourd'hui, mais en 1975, Haïlé Sélassié, le dernier empereur d’Ethiopie, décède à l'âge de 85 ans, sans doute par strangulation.

Sa dépouille sera retrouvée sous le plancher du bureau de son successeur [le colonel Mengistu Haïlé Mariam] après la chute de celui-ci en 1991.

Haïlé Sélassié croupissait depuis plusieurs mois dans les geôles de la junte militaire qui avait renversé son régime une année auparavant.

Il meurt officiellement des suites d’une opération de la prostate, plus vraisemblablement étouffé sur ordre de son successeur, le colonel Mengistu Haïlé Mariam.

225ème descendant direct de la légendaire dynastie du roi Salomon et de la reine de Saba, Haïlé Sélassié présida aux destinées d'un pays à l'histoire ancienne et farouchement indépendant.

Vieille monarchie héréditaire de droit divin, l'Ethiopie est le seul Etat africain à avoir toujours conservé son indépendance et à avoir résisté aux tentatives d’hégémonie étrangère.

La lignée dite "salamonide" dont Sélassié était issu remonte à plus de 3.000 ans.

Ses admirateurs le créditent d’avoir sorti son pays du Moyen Âge pendant son long règne de 44 ans et d’avoir réussi à lui donner, grâce à sa diplomatie tous azimuts et son charisme, un rayonnement international que peu de nations africaines connaissaient à l’époque.

Lors de son couronnement en 1930, l’Ethiopie s’appelait encore Abyssinie.

Haïlé Sélassié naît en 1892 sous le nom de Tafari Makonnen (qui signifie "celui qui est craint").

Son père était gouverneur de la province du Harar en Ethiopie et un héros de la bataille d’Adoua de 1896 remportée par les troupes éthiopiennes contre les Italiens.

L’empereur régnant Ménélik II était son grand-oncle.

En 1916, une assemblée de notables dépose le petit-fils et l’héritier de Ménélik pour proclamer sa fille impératrice d’Ethiopie et son cousin Ras ("Duc") Tafari régent de la Couronne.

A la mort de sa cousine en 1930, le régent monte sur le trône sous le nom de "Haïlé Sélassié 1er", qui signifie "le pouvoir de la Trinité".

L’empereur se fait également appeler "Roi des rois d’Ethiopie", "seigneur des Seigneurs", "Lion conquérant du royaume de Juda", "Lumière du Monde", "élu de Dieu".

Dès le lendemain de son investiture, Haïlé Sélassié va se lancer dans un vaste programme de modernisation sociale et économique de son pays.

Il promulgua des décrets pour abolir l’esclavage et inspira la rédaction de la première Constitution écrite qui entra en vigueur en 1931, créant une Assemblée nationale avec deux entités dont une Chambre de sénateurs.

Ses admirateurs soulignent l’approche progressiste de l’empereur en rappelant que durant son règne, les premières écoles, universités, le premier hôpital, la compagnie aérienne (Ethiopian Airlines) et celle d’électricité, la radio et la télévision ainsi qu'une armée moderne furent mises en chantier.

En plus, l’Ethiopie était le seul Etat africain à faire partie de la Société des Nations (SDN), l'ancêtre de l'ONU.

Mais dans les années 1960, l’empereur fit preuve d’inertie face au mécontentement montant parmi les étudiants et l’élite, préférant laisser pourrir la situation.

La radicalisation des contestations conjuguée avec les effets de la crise économique qui s’abat de plein fouet sur l’Ethiopie au début des années 1970, conduit au renversement du régime impérial le 12 septembre 1974 par un coup d’Etat militaire.

C’est la fin de 3.000 ans de monarchie éthiopienne.

Haïlé Selassié meurt le 27 août 1975. Mais c’est seulement en 1992, un an après la chute du régime militaro-marxiste de Mengistu qui a gouverné l’Ethiopie depuis le coup d’Etat de 1974, que la dépouille de l’empereur est exhumée. Il a fallu ensuite attendre encore 8 ans pour les funérailles religieuses qui se sont déroulées en novembre 2000.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)




claudettekanyange@gmail.com

claudettekanyange@gmail.com - 27/08/2022 23:19 - Répondre 

Merci beaucoup Benjamin B. Je connaissais le nom de cet empereur d’Éthiopie sans savoir exactement l’histoire autour de lui. Chapeau bas à vous cher Benjamin.