La Cour internationale de justice (CIJ) a fixé, ce mercredi 9 février, à 325 millions de dollars le montant des réparations que Kampala doit verser à Kinshasa qui réclamait plus de 11 milliards de dollars pour l'invasion par l'Ouganda de l'est de la RDC, lors de la guerre de 1998-2003.

La CIJ, plus haute juridiction de l'ONU, qui siège à La Haye au Pays-Bas, a estimé que l'Ouganda devait verser à la RDC 225 millions de dollars pour les pertes en vie humaines, 40 millions de dollars pour les dommages aux biens et 60 millions de dollars pour les dommages aux ressources naturelles, a déclaré la juge présidente de la Cour, Joan Donoghue.

"La Cour considère que les éléments de preuves versés au dossier suggèrent que le nombre de morts pour lesquels l'Ouganda doit des réparations se situe entre 10 000 15 000 personnes environ", a-t-elle la juge de cette cour.

Ce conflit, précise-t-elle, a impliqué jusqu'à neuf pays africains, parmi lesquels l'Ouganda et le Rwanda, qui soutenaient des forces rebelles dans l'est du pays, riche en minerais.

Pour rappel, les deux guerres qui ont dévasté successivement le Congo entre 1996 et 2003 ont fait plusieurs centaines de milliers de morts.

La juridiction onusienne a en outre jugé en 2005 que l'Ouganda devait être indemnisé pour l'attaque contre son ambassade à Kinshasa en 1998 et la maltraitance de ses diplomates.

La RDC a accusé l'Ouganda d'actes de "barbarie" lors d'audiences devant la CIJ en avril 2021, évoquant "une occupation de cinq ans marquée par de très graves atteintes aux droits de l'homme".

L'Ouganda avait à son tour qualifié d'"exorbitantes" et d'"extrêmement excessives" les demandes de réparations en milliards de dollars déposées par la RDC.

Notez que l'armée ougandaise est aujourd'hui de retour dans l'est du Congo, en Ituri et à Beni où elle mène une offensive conjointe avec l'armée congolaise contre les rebelles ougandais ADF (Allied Democratic Forces), présentés par l'organisation jihadiste État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale.