La cité de Kasindi-Lubiriha à la frontière entre la RDC et l’Ouganda reste confrontée à de graves difficultés dans la lutte contre le cancer du sein.

Les patientes n’y ont ni accès au dépistage mammographique ni aux examens histopathologiques nécessaires pour confirmer un diagnostic.

Aucun centre de santé de la localité ne dispose d'aucun laboratoire pour analyser les biopsies ou proposer des traitements oncologiques adaptés.

« Nous n’avons pas de laboratoires pour dépister ce cancer ni d’outils nécessaires pour le traiter… il faudrait vraiment beaucoup d’argent », alerte Justin Malaki, infirmier titulaire du centre de santé de référence de Lubiriha lors d’un entretien off record le mercredi 9 octobre 2025.

Celles disposant de moyens se rendent à Butembo pour accéder à des protocoles de chimiothérapie, radiothérapie ou chirurgie mammaire, tandis que d’autres se tournent vers des traitements traditionnels, souvent inefficaces et dangereux, exposant la population à des risques accrus.

Pour sa part, la structure féminine Femme Solution pour le Changement, basée à Kasindi, interpelle les autorités : « Nous n’avons pas ici les dispositifs nécessaires pour effectuer les examens requis. C’est pourquoi nous sollicitons l’aide des autorités locales afin que les patientes puissent bénéficier de dépistage et de soins sur place. Chez nous, il est courant de se rendre en Ouganda pour bénéficier de certains traitements oncologiques », déclare Chamimu Binti Rachid, coordinatrice de l’organisation.

En ce mois d’Octobre Rose, dédié à la sensibilisation mondiale contre le cancer du sein, les campagnes insistent sur l’importance du dépistage précoce, du suivi médical régulier et du soutien psychosocial.

Pour la province du Nord-Kivu, déjà fragilisée par d’autres défis sanitaires et sécuritaires, le défi reste double : améliorer l’accès aux soins oncologiques et sensibiliser la population aux facteurs de risque et aux symptômes du cancer du sein.