La condamnation à mort de l’ancien président de la RDC Joseph Kabilareconnu coupable de crimes de guerre et trahison notamment par la haute cour militaire ; suscite toujours de nombreuses réactions.

La dernière en date et celle des archevêques et évêques membres de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo qui se disent « horrifiés » par le verdict de la haute cour militaire.

Dans une déclaration, la CECNO, qui a rappelé que la Constitution de la RDC consacre la sacralité de la vie humaine, a soutenu que l'exécution de la peine de mort est une violation du droit à la vie défendue par l'Eglise.

Celle-ci a pointé un procès pénal expéditif, l’associant à la crise en cours en RDC caractérisée par la guerre contre le M23 à l’Est du pays, et a réitéré son appel à un dialogue inclusif : « Considérant l'inquiétude suscitée par l'arrêt de la Haute Cour Militaire et l'impérieuse nécessité de renforcer la cohésion nationale, nous réitérons notre appel aux Acteurs, épris d'amour et de paix pour la RDC et impliqués dans la résolution de ses multiples crises, à chercher des solutions politiques », indiqué cette déclaration signée par son président, Mgr. Fulgence Muteba.

Pour les prélats catholiques, c’est la voie « la mieux indiquée tant pour affronter les causes profondes de cette crise, que pour retrouver l'unité, la paix, le bien-vivre ensemble et l'intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo. »

« Nous considérons suicidaire et irresponsable l'illusion qu'une paix juste peut être obtenue par la force des armes. Aussi nous réitérons notre exhortation aux Gouvernants de notre pays, à l'Opposition armée et non armée, aux membres de la société civile et à tout le Peuple congolais, à s'engager fermement, dans la lutte contre les différents facteurs qui alimentent les conflits et qui font le lit de la culture de la mort et du grand risque de balkanisation de notre pays », conclut-elle.

Il faut dire que de nombreux observateurs ont soutenu que la tenue de ce procès à l’heure où l’ensemble de la classe politique congolaise, et particulièrement l’opposition politique, appelle à un dialogue inclusif pour mettre un terme à la crise en RDC ; risque d’impacter négativement cette approche présentée comme la seule option pour une paix durable dans le pays.