A l’occasion du 31ème anniversaire ce 4 juillet 2025 de la journée de la libération au Rwanda, le Président Paul Kagame est revenu longuement sur la tension entre Kinshasa et Kigali, résultant de la crise sécuritaire à l’Est de la RDC, et marquée par la guerre contre le M23.

Le président rwandais, qui a toujours nié son soutien à ce mouvement rebelle pour lequel il a récemment témoigné sa sympathie, est revenu sur la prise des villes de Goma en janvier et février dernier par le M23, indiquant que cela a mis en déroute le plan du président Tshisekedi "qui avait affirmé publiquement son intention de renverser son régime" : « Juste avant la chute de Goma, de Bukavu et d'autres régions; le gouvernement congolais et ceux qu'ils considèrent comme leurs alliés avaient rassemblé des efforts pour mobiliser le soutien d'autres pays, c'était incroyable ! Ils avaient rassemblé un grand nombre d'armes et de combattants pour envahir le Rwanda, mais sans succès », a-t-il déclaré assurant que cela n’arrivera plus jamais dans son pays.

Il a également fait savoir qu’avant la chute de la ville de Goma, les combattants FDLR, soutenus par le gouvernement congolais, s’étaient dangereusement rapprochée de la frontière rwandaise, et avaient même largué des bombes au Rwanda.

L'accord de Paix de Washington, un pas en avant si...

Au sujet du récent accord de paix de Washington entre la RDC et le Rwanda, Paul Kagame, qui a dit s’être réjouit de la mise en œuvre de cet accord dans lequel « les deux parties ont reconnu la nécessité de faire des concessions » ; a assuré que le Rwanda va honorer ses engagements : « Je pense qu'il y a une chance que nous obtenions quelque chose avec cet accord. Je suis reconnaissant de la décision du président Trump, et d'ailleurs, même si cela ne fonctionne pas, je ne pense pas qu'ils soient à blâmer. Ce n'est pas à eux de le faire, car en fin de compte, ce n'est pas à eux de mettre en œuvre ce que nous avons convenu… C'est notre tâche dans la région de le mettre en œuvre. La RDC et le Rwanda doivent mettre en œuvre leur part du contrat prévu dans l'accord », a déclaré le président rwandais qui estime toutefois qu'il serait utile que l'administration américaine reste à proximité pour assurer le suivi, car disposant d'une certaine influence sur cette affaire. 

Il a prévenu que si la RDC « joue des tours et revient au problème », le Rwanda usera de sa propre méthodologie : « Nous sommes sérieux, honnêtes et impatients de mettre en œuvre ce que nous avons convenu de faire et d'éliminer le problème », a ajouté Paul Kagame.

Le M23, une fixation sur le Rwanda mais pas les FDLR pour la RDC

Le président Paul Kagame a enfin critiqué le rapport d’experts de l’ONU qui met en cause le Rwanda pour son soutien au M23.

Ce dernier a rappelé une nouvelle fois que les combattants du M23, lors de leur résurgence en 2021, sont venus de l’Ouganda et non du Rwanda : « Pourquoi cela n’a-t-il pas été considéré comme un problème ougandais ? Est-ce que ce dont je parle vous est nouveau ? », s’est-t-il interrogé affirmant que la source de la crise sécuritaire à l’Est de la RDC est propre aux congolais et ne doit pas être imputée au Rwanda.

Paul Kagame a critiqué le fait que ce rapport se concentre systématiquement sur le M23, soutenu par le Rwanda, sans jamais mentionner les FDLR, soutenus par Kinshasa :« On ne trouve jamais d'écrits détaillés sur les liens entre les institutions gouvernementales et les FDLR dans la diffusion d'une idéologie de haine, d'une idéologie génocidaire, des actes commis au grand jour et à la vue de tous. On ne peut pas nous reprocher le déclenchement de ce conflit, car chacun sait d'où il est parti, par qui, et cela n'a rien à voir avec le Rwanda », a-t-il conclu.

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Joseph Seven

Joseph Seven - 04/07/2025 22:36 - Répondre 

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