Le Président Paul Kagame a suscité la polémique en insinuant que le Rwanda a perdu quelques espaces lors de la conférence de Berlin de 1885.

Le président rwandais manipule ainsi ce que plus d'un historien appelle : LE MYTHE DU GRAND RWANDA.  

Ce Rwanda utopique qui serait étendu sur le Nord et le Sud Kivu. Cet Etat rwandais imaginaire qui aurait été dirigé par Rwabugiri avant l'arrivée des colons.

On sait qu'il n'existe aucun vestige historique d'un pareil Etat. Cette théorie a été battue en brèche par plusieurs historiens dont le très respecté Professeur Ndaywell et depuis 1996 par le Professeur Njangu Chanda Chiri. 

En réalité, le mythe du Grand Rwanda est l'un des mythes bâtis par Kagame pour mobiliser les jeunes tutsi et les impliquer dans les guerres qu'il mène depuis 1990 jusqu'à ce jour. 

Le mythe des FDRL qui coopéreraient avec l'armée congolaise pour exécuter un génocide a été détricoté (Patrick Muyaya) par la diplomatie congolaise. 
Le Rwanda, au départ justifiait ces cinq agressions de la RDC en moins de 25 ans par sa volonté de prévenir un génocide des tutsi qui serait en préparation en RDC. Mais ce pays n'a pas été en mesure d'apporter ni à la SADC ni à la CEA les évidences d'une collaboration entre les Forces armées congolaises et les anciens génocidaires. 

Pourtant l'armée rwandaise sous couvert des M23 occupé depuis plus d'une année déjà 3 territoires ont sont sensés se cacher les FDRL. Mais cette armée est incapable de présenter à la communauté africaine notamment au mécanisme de Luanda, un seul FDRL qui coopérerait avec les FARDC. 

Comme tout délinquant en quête d'alibi, le Rwanda passe d'un prétexte à un autre. Ce n'est plus la prévention d'un génocide qui est en jeu. 
C'est le territoire congolais. 
Kagame passe à la phase supérieure. Il relance ce mythe et dévoile ainsi le plan qui est celui du Rwanda depuis 1976: Balkaniser la RDC pour permettre au Rwanda d'exister. On se rappellera qu'en septembre 1996 au moment de l'attaque de la première agressions rwandaise, le Président Bizimungu avait sorti ces élucubrations. Il réclamait sur les chaînes de radios occidentales une conférence Berlin 2 pour restaurer l'ancien Rwanda. 

Mais on sait aujourd'hui que ce pays à la démographie galopante et aux dimensions exiguës (550 habitants par kilomètre carré) est économiquement non viable et donc politiquement non viable. On sait qu'il construit sa prospérité apparente et fragile grâce à l'aide au développement et aux pillages de la RDC.

Ce pays qui n'a rien d'un Etat a besoin des espaces à exploiter en RDC. 

Mais au lieu de coopérer de façon civilisée avec la RDC notamment dans le cadre des accords bilatéraux ou multilatéraux (CEPGL, CIRGL, EAC...) le régime en place au Rwanda préfère la guerre, ignorant que ceux qui sont vaincus ne sont pas nécessairement convaincus et que tôt ou tard, ce que la guerre a construit, sera détruit par la guerre. 

Mon propos vise à dire qu'il ne faut surtout pas prendre à la légère le discours de Paul Kagame au Bénin. 
Contrairement à ce que d'aucun pense, ce discours n'est pas qu'une SIMPLE MANIPULATION. 

Ce discours n'est pas une PROVOCATION de trop. Non PAS DU TOUT.

Kagame sait que les occidentaux sont acquis à ses agressions et aux violations des droits de l'homme. Parce qu'ils se culpabilisent de leur inaction pendant le génocide de 1994.et parce qu'ils en ont mare de la mauvaise gouvernance qui règne depuis des décennies en RDC.
Aujourd'hui, seuls les africains rejettent et condamnent avec force le discours du Rwanda, ses tueries, ses viols, ses pillages des minerais et surtout son intention malveillante d'élargir son territoire au détriment de la RDC. 

Les africains, plus proches de la réalité sont solidaires avec la RDC qui, à cause des aventures meurtrières de kagame a perdu plus de 10 millions d'habitants (autant que la population rwandaise actuelle et 10 fois plus que les victimes du génocide de 1994). 

Les africains savent que le Rwanda a faussé ses données macro économiques et qu'en réalité il survit grâce au pillage des ressources naturelles de la RDC. 

L'Occident est déjà acquis à la balkanisation malgré les discours mi figue, mi raisin de ses dirigeants. Les USA, la Grande Bretagne et tout récemment la France soutiennent depuis toujours les aventures guerrières et meurtrières du Rwanda en RDC. La Belgique elle, préfère se taire, ne pas prendre position. 

Le dernier rempart contre les aventures du Rwanda en RDC reste donc l'Afrique et en particulier  l'Afrique francophone. 

Le discours de Kagame au Bénin vise à casser ce dernier verrou. Il cherche à préparer l'opinion africaine à accepter et à soutenir le plan de balkanisation. 

Le journal Actualités.cd signale que Jean Damascène Bizimana, le ministre rwandais de l'Unité Nationale et de l'Engagement Civique, avait évoqué  cette question au Sénégal lors de la conférence organisée à l'occasion de la journée nationale des héros du Rwanda. (Victimes du génocide): « Le Rwanda a été diminué. Le problème que nous subissons actuellement avec des accusations infondées contre le Rwanda tirent leurs sources du dérapage de la conférence de Berlin »
 
Le choix du Sénégal pour cette conférence et pour disséminer des idées expansionnistes n'est pas un hasard. Ce pays préside l'Union africaine. 

C'est dire que le Rwanda a ouvert un autre front diplomatique. L'Occident et les Etats africains du Commonwealth dont ceux de l'Est African Community étant déjà conquis à sa cause le message est passé aux africains francophones. 

N'oublions pas que les forces de la CEA occupent les territoires jadis tenus par les M23 et que l'armée congolaise n'est pas autorisée à accéder à ces territoires. 

C'est pourquoi, les congolais doivent réagir et réagir de la manière la plus vigoureuse et la plus intelligente possible. 

Sur le plan diplomatique, le ministre des affaires étrangères, les diplomates congolais et même notre diaspora doivent réadapter leurs éléments de langage ciblant l'Afrique francophone. 
La RDC a un discours orienté vers uniquement vers le conflit actuel. On ne cherche pas à mettre en évidence ses dimensions historiques, juridiques, économiques et même culturelles

Des colloques organisés en RDC et en dehors du pays aiderait l'opinion nationale à maîtriser la vérité et à faire barrières aux manipulations rwandaises. 

La RDC devrait aussi mettre suffisamment des ressources pour mettre en place des mécanismes de justice transitionnelle. La RDC donne l'impression de banaliser les conséquences des conflits que ses populations subissent par la faute du régime rwandais. 
Entre nous quel État du monde peut prendre au sérieux le discours diplomatique d'un Etat qui se préoccupent très peu des conséquences de la guerre sur sa propre population ? 

La Balkanisation est l'objectif recherché depuis 1976. Les congolais doivent ouvrir l'œil et le bon. Ils doivent agir aujourd'hui à l'intérieur du pays et à l'extérieur. Sinon, on aura que nos yeux pour pleurer comme on sait le faire.

Cisara Bug. Penseur libre.