Ce jour-là, 2 octobre comme aujourd'hui, mais en 2014, premier massacre des civils à Beni : Mukoko et Kokola, deux villages situés à plus de 20km au nord de la ville de Beni, vivent une tragédie qui sera, malheureusement, le début d'une longue série de tueries dans toute la région de Beni jusqu'à ce jour.

Dans la nuit de ce jour-là, un groupe de gens non autrement identifiés font irruption dans les 2 villages, tuant à leur passage hommes, femmes, enfants et vieillards.

Les victimes avaient été décapitées devant les membres de leurs familles, des civils tués à l’aide d’armes blanches. 

Le gouvernement central et son appareil militaire avaient alors conclu que les rebelles ougandais de l'ADF-Nalu étaient responsables de ces tueries, thèse avancée jusqu'à ce jour. Un mois après, on assista à un 2è massacre de 120 personnes à Tepiomba, Masulukwede et Vemba.

Depuis 2008, c’est le bilan humain le plus lourd causé par une attaque militaire en RDC en une seule journée.

Depuis lors, le rythme et l’intensité des massacres ont varié. 

L'on avait alors assisté à des massacres similaires dans les agglomérations de Linzo Sisene, Apetinasana, Mayimoya, Kisiki, Eringeti, Kainama, Malehe, Oicha, Ngite, Kadou, Ngadi, Munzambay, Kibidiwe, Matembo, Mavivi, Matiba, et la périphérie de Beni dont les dernières attaques datent d'environ une semaine.

Aujourd'hui, plusieurs observateurs affirment que les violences perpétrées autour de Beni depuis ce 2 octobre 2014 restent les plus meurtrières, mais aussi les plus opaques de l’histoire récente du pays.

Il s’avère très difficile de discerner les coupables et leurs motivations. 

Les organisations de défense des droits de l'homme et de la société civile estiment qu'en 9 ans, c'est plus de 6.000 personnes qui ont été massacrées, une centaine de personnes blessées par balles, plus de 1.000 personnes ont été kidnappées (à n’importe quel moment de la journée).

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)